L’attaque lancée par le Hamas dans le sud d’Israël est inhumaine et barbare. Elle est fondée sur la terreur, elle relève du crime de guerre et du crime contre l’humanité. Rien ne peut la justifier, le terrorisme du Hamas doit être dénoncé sans nuance.
La réaction de l’Etat d’Israël n’est pas celle d’une démocratie. Un régime démocratique ne combat pas le terrorisme avec les mêmes armes que lui. La vengeance est une impasse immorale qui relève aussi du crime de guerre ; elle ne fait qu’ajouter les morts aux morts, la barbarie à la barbarie. Israël doit arrêter les bombardements et laisser passer l’aide humanitaire dans la bande de Gaza.
L’histoire de l’humanité montre que la voie des armes est sans issue. Seule une solution politique peut arrêter la guerre. Or, les plus modérés des représentants palestiniens ont été marginalisés et la politique suivie par l’Etat hébreu a depuis de nombreuses années tourné le dos à toute issue politique, violant le droit international, avec l’installation de colonies qui constitue une annexion progressive de la Cisjordanie. La communauté internationale a trop longtemps fermé les yeux et gardé le silence sur les stratégies de violence choisies par les acteurs dominants.
L’Europe, qui porte une part de responsabilité dans les racines lointaines du conflit, ne peut se tenir à l’écart : elle doit faire pression sur les belligérants pour un cessez-le-feu immédiat, la libération des otages et un retour à la table des négociations afin d’assurer durablement le droit à la sécurité d’Israël et celui des Palestiniens à avoir une terre.
Nombreuses sont les personnes de nos entourages qui choisissent de ne plus s’informer pour protéger leur sérénité et leur joie de vivre. Cependant, cette attitude de repli sur soi traduit un certain fatalisme qui nourrit la peur et n’empêche nullement que ce conflit atteigne notre vie quotidienne, professionnelle ou sociale.
Au contraire, nos consciences de chrétiens nous appellent à dénoncer la violence et à débattre autour de nous des enjeux et des solutions politiques possibles. Notre Espérance d’un monde meilleur nous commande de réfléchir à la manière dont nous pouvons répondre à cette guerre ignoble.
Plusieurs pistes sont possibles : il est impératif de continuer à nous informer, pour nous éloigner des discours simplistes, bâtir notre propre jugement et nous déterminer en conscience. Nous avons à rechercher inlassablement la vérité et la justice en vue de la paix. Ensuite, une façon d’être des artisans de paix et de refuser la violence de cette guerre, consiste à servir la fraternité autour de nous, par le dialogue, l’écoute et le respect des personnes. La paix au Proche-Orient passe aussi par la fraternité chez nous.
Enfin, l’ACI agit avec les autres organisations de la société civile au sein du Conseil de l’Europe pour faire valoir la dignité humaine et le droit international.
